The Peninsula Times - L'Australie expulse l'ambassadeur d'Iran en raison d'attaques antisémites

Johannesburg -
L'Australie expulse l'ambassadeur d'Iran en raison d'attaques antisémites
L'Australie expulse l'ambassadeur d'Iran en raison d'attaques antisémites / Photo: Hilary Wardhaugh - AFP

L'Australie expulse l'ambassadeur d'Iran en raison d'attaques antisémites

Le gouvernement australien a annoncé mardi expulser l'ambassadeur d'Iran à Canberra, accusant le pays d'être impliqué dans des attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, une première en Australie depuis la Seconde Guerre mondiale.

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Canberra a également suspendu les activités de son ambassade à Téhéran, et rappelé son propre ambassadeur.

Les services de renseignement du pays sont parvenus à la "conclusion profondément troublante" selon laquelle l'Iran aurait orchestré au moins deux attaques antisémites fin 2024, a déclaré le Premier ministre australien Anthony Albanese, lors d'une conférence de presse.

Les autorités australiennes ont déclaré "persona non grata" l'ambassadeur Ahmad Sadeghi, et lui ont donné, ainsi qu'à trois autres diplomates iraniens, sept jours pour quitter le pays, a précisé de son côté la ministre des Affaires étrangères Penny Wong.

En dépit de la suspension des activités de son ambassade à Téhéran, l'Australie n'entend pas cesser complètement ses relations diplomatiques avec l'Iran, afin de défendre les intérêts de ses citoyens, a assuré Mme Wong.

Mais la ministre a indiqué que la capacité de Canberra à fournir une assistance consulaire était désormais "extrêmement limitée".

"Je sais que de nombreux Australiens ont des liens familiaux en Iran, mais j'exhorte tous ceux qui envisageraient de s'y rendre à ne pas le faire", a-t-elle expliqué.

- Aucun blessé -

L'Australie dispose d'une ambassade à Téhéran depuis 1968. Elle déconseille à ses ressortissants de se rendre en Iran depuis 2020.

M. Albanese a affirmé que l'Iran était à l'origine de l'incendie d'un café casher dans le quartier de Bondi, près de Sydney, en octobre 2024, et de la synagogue Adass Israel de Melbourne en décembre 2024, disant s'appuyer sur les conclusions des services de renseignement.

Aucun blessé n'avait été signalé lors de ces deux incendies.

Le directeur de l'Australian Security Intelligence Organisation (ASIO), Mike Burgess, a déclaré qu'une enquête "minutieuse" des services de renseignement avait mis au jour des liens entre les attaques antisémites et les Gardiens de la révolution.

Il soutient que l'armée idéologique de la République islamique a utilisé un réseau complexe d'intermédiaires pour dissimuler son rôle.

Mais l'ambassade et ses diplomates ne seraient pas impliqués, d'après le directeur de l'ASIO.

- Organisation terroriste -

Les services australiens n'excluent pas que l'Iran soit à l'origine d'autres attaques antisémites perpétrées dans le pays.

Lors d'une conférence de presse plus tôt cet été, M. Burgess avait mentionné l'Iran comme un pays qui tenterait activement de voler des informations classifiées.

La communauté juive pourrait trouver un certain réconfort dans l'avancée de cette enquête, selon Daniel Aghion, président du Conseil exécutif des Juifs australiens.

"Cependant, nous resterons très inquiets d'avoir été pris pour cible de manière aussi cruelle et calculée (...), simplement en raison de notre identité", a-t-il confié.

L'Australie va légiférer pour inscrire les Gardiens de la révolution sur sa liste des organisations terroristes, selon Anthony Albanese.

Une décision saluée par l'ambassade d'Israël à Canberra. "C'est une mesure que nous préconisons depuis longtemps", a-t-elle réagi dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

"Le régime iranien ne menace pas seulement les Juifs ou Israël, il met en danger l'ensemble du monde libre, y compris l'Australie. Il s'agit d'une mesure forte et importante" a-t-elle ajouté.

L'ambassade d'Iran à Canberra n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.

(P.Buthelezi--TPT)