

Aide à la conduite: le chinois Xiaomi va corriger un défaut logiciel sur 110.000 véhicules
Le constructeur chinois Xiaomi va effectuer une correction à distance sur plus de 110.000 voitures électriques déjà sur le marché pour un défaut du système d'aide à la conduite, quelques mois après un accident mortel.
Les firmes technologiques et les constructeurs automobiles chinois sont lancés dans une course au développement de technologies d'aide à la conduite, nouveau champ de bataille d'un marché ultra-compétitif.
Mais ces technologies ont fait l'objet de vifs débats après un accident mortel en mars impliquant un véhicule SU7, le modèle phare de Xiaomi, au moment où son mode d'aide à la conduite était activé.
"Le système pourrait présenter une insuffisance dans la reconnaissance, l'alerte ou la gestion de scénarios extrêmes", a affirmé vendredi l'administration chinoise pour la régulation du marché dans un communiqué.
Xiaomi "procédera à une mise à jour logicielle gratuite par OTA (à distance) pour éliminer ce défaut", ajoute le document.
Le constructeur, sur le réseau social Weibo, a confirmé une mise à jour à distance et gratuite de ses voitures SU7 produits avant le 30 août 2025.
Selon le régulateur, 116.887 véhicules sont concernés.
- Accident mortel -
Trois jeunes étudiantes avaient été tuées lors de l'accident survenu en mars, au moment où le système du SU7 proposé sous l'appellation "autopilote" (Navigate On Autopilot - NAO) était activé.
Le véhicule avait détecté un obstacle sur une section en chantier de l'autoroute et émis un avertissement avant de rendre le pilotage au conducteur, avait expliqué Xiaomi dans un rapport.
Quelques secondes plus tard, le véhicule avait percuté une barrière à la vitesse de 97km/h.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient le véhicule en flammes, puis l'épave calcinée.
Cette tragédie avait lancé en Chine un débat autour de la publicité dont font l'objet ces véhicules, parfois présentés comme capables de conduite autonome, ainsi que sur les causes de l'incendie ou encore sur la possibilité d'ouvrir les portes en cas d'urgence.
- "Priorité absolue" -
Le système "autopilote" proposé par le SU7 "augmentait le risque de collision (...) en l'absence d'intervention rapide du conducteur", a conclu vendredi le régulateur chinois.
Xiaomi fait de la sécurité des utilisateurs une "priorité absolue", a de son côté réagi l'entreprise sur Weibo, ajoutant qu'aucune pièce physique ne devait être remplacée.
Les corrections logicielles à distance, sans retour chez le concessionnaire, sont une pratique courante chez les constructeurs automobiles.
Mais la nouvelle de la mise à jour logicielle a relancé le débat public autour de l'accident de mars: un mot-dièse lié à cette annonce avait été consulté plus de 70 millions de fois sur Weibo vendredi après-midi.
Lancé en mars 2024, le SU7 a marqué l'entrée audacieuse du géant de l'électronique grand public et des smartphones dans le marché chinois des véhicules électriques.
En juillet 2025, Xiaomi avait déjà livré un total de plus de 300.000 SU7, selon des données du Centre chinois de technologie et de recherche automobile, publiées à l'époque et citées par l'agence Bloomberg.
Le modèle SU7 n'est aujourd'hui pas officiellement disponible à la vente à l'étranger, mais il pourrait faire son entrée dans les prochaines années sur le marché européen.
(Z.Nkosi--TPT)