The Peninsula Times - BP poursuit sa révolution interne avec une nouvelle directrice générale

Johannesburg -
BP poursuit sa révolution interne avec une nouvelle directrice générale
BP poursuit sa révolution interne avec une nouvelle directrice générale / Photo: Mark Felix - AFP

BP poursuit sa révolution interne avec une nouvelle directrice générale

Le géant pétrolier britannique BP a annoncé la nomination surprise d'une nouvelle directrice générale, l'Américaine Meg O'Neill, qui prendra le 1er avril la tête d'un navire en pleine tourmente après sa désastreuse tentative de virage vert.

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Cette native du Colorado, première femme à diriger l'une des "majors" du pétrole, succèdera à l'actuel directeur général, Murray Auchincloss, qui quitte ses fonctions jeudi de manière inattendue après presque deux ans en poste, mais continuera d'exercer un rôle de conseiller jusqu'en décembre 2026, est-il précisé dans le communiqué de l'entreprise.

Mme O'Neill aura pour mission de mettre en oeuvre le plan de redressement annoncé en début d'année après le revirement de l'entreprise sur son ambitieuse stratégie climatique, qui implique un recentrage radical sur les hydrocarbures et une réduction des coûts, avec la suppression de milliers d'emplois.

"J'ai hâte de travailler avec l'équipe de direction de BP et nos collègues à travers le monde pour accélérer la performance, renforcer la sécurité, stimuler l'innovation et la durabilité", a-t-elle réagi, citée dans le communiqué.

- 23 ans chez ExxonMobil -

L'Américaine, qui a passé 23 ans chez ExxonMobil, est depuis 2021 à la tête de la compagnie australienne Woodside Energy. Elle est la première candidate externe à prendre les rênes de BP en 116 d'histoire.

L'intérim jusqu'à son arrivée sera assurée par Carol Howle, actuelle vice-présidente du groupe.

Mme O'Neill devra faire de BP "une entreprise plus simple, plus agile et plus rentable", estime son président Albert Manifold.

"Des progrès ont été réalisés ces dernières années, mais davantage de rigueur et de diligence s'imposent pour opérer les changements transformationnels nécessaires afin de maximiser la valeur pour nos actionnaires", a-t-il ajouté.

M. Manifold, entré en fonction le 1er octobre, vient lui-même tout juste de succéder au Norvégien Helge Lund, premier à faire les frais de la nouvelle stratégie de BP.

L'avenir du directeur général démissionnaire, Murray Auchincloss, était en suspens depuis la prise de participation de 5% prise par Elliott Investment Management, souligne Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Ce fonds d'investissements américain est connu pour demander des changements stratégiques au sein des groupes dans lesquels il investit.

- Rumeurs de rachat -

"Le cours de l’action est inférieur de 5% à celui qu'il avait" lors de la prise de fonction en janvier 2024 de M. Auchincloss, remarque Derren Nathan, concluant que "le grand ménage est désormais achevé".

L'analyste souligne aussi que Mme O'Neill "pourrait avoir fort à faire" pour éviter que l'entreprise, "plus souvent perçu comme une proie plutôt que comme un chasseur", ne "soit bradée", elle qui fait régulièrement l'objet de rumeurs de rachat, notamment par son concurrent britannique Shell, qui dément.

BP a annoncé en novembre un bénéfice en forte hausse au troisième trimestre, en dépit de la baisse des cours du pétrole, se disant satisfait de l'avancée de son plan. Son bénéfice net s'affiche à 1,16 milliard de dollars, soit plus de cinq fois les 206 millions enregistrés au troisième trimestre 2024.

Le cours de BP à la Bourse de Londres était stable vers 09H30, grappillant à peine 0,27%.

(M.Coetzee--TPT)