Turquie: la boîte noire de l'avion libyen accidenté retrouvée
La boîte noire de l'avion qui s'est écrasé mardi soir près d'Ankara, tuant tous ses passagers dont le chef d'état-major libyen et ses conseillers, a été retrouvée, a annoncé mercredi le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya.
"L'enregistreur vocal et la boite noire de l'appareil ont été retrouvés", a déclaré le ministre qui s'est rendu sur le site de l'accident, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale turque.
"Les autorités compétentes ont entamé leur examen", a-t-il ajouté.
En revanche, les dépouilles des huit personnes qui se trouvaient à bord sont toujours sur le site du crash où les débris sont éparpillés sur 3 km2, a précisé le ministre.
Les équipes de secours s'activent mercredi matin dans un épais brouillard et au terme d'une nuit très pluvieuse, a constaté l'AFP.
- L'analyse peut prendre plusieurs mois -
Outre le chef d'état-major de l'armée de Tripoli, le général Mohamed Al-Haddad, quatre de ses conseillers et trois membres d'équipage se trouvaient à bord de l'appareil qui s'est écrasé moins de quarante minutes après son décollage.
M. Yerlikaya a réitéré ses déclarations concernant une panne électrique à bord de l'avion, qui a fait part d'"un problème électrique" une quinzaine de minutes après son décollage.
Une délégation de 22 personnes, composée des officiels libyens et de cinq proches des victimes, est arrivée mercredi à Ankara, a encore indiqué M. Yerlikaya.
Une panne électrique seule ne plongerait pas l'avion dans l'obscurité totale, a estimé Tolga Tuzun Inan, de l'Université de Bahcesehir, à Istanbul, sur la chaîne privée turque NTV.
"Plusieurs facteurs déclencheurs, combinés aux conditions météorologiques, peuvent provoquer cette situation", a-t-il précisé.
Les données de la boîte noire permettront de découvrir ce qui s'est passé, a-t-il indiqué, ajoutant que son analyse pourrait prendre plusieurs mois.
Le parquet d'Ankara a ouvert une enquête sur l'accident, avait annoncé le ministre turc de la Justice Yilmaz Tunç.
Le chef d'état-major libyen s'était rendu mardi à Ankara pour une visite officielle à l'invitation de son homologue turc.
Il a aussi été reçu mardi par le ministre de la Défense et le chef d'état-major turcs, à l'occasion d'une des fréquentes visites que se rendent les responsables des deux pays.
La Turquie est un allié de poids du gouvernement de Tripoli, reconnu par l'ONU et au côté duquel elle est engagée y compris militairement depuis janvier 2020, lui fournissant notamment des drones de combat et des instructeurs militaires mais également un soutien économique.
La Libye peine à retrouver la stabilité depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011.
Deux exécutifs s'y disputent le pouvoir: le gouvernement d'unité nationale (GNU) installé à Tripoli et celui de Benghazi (est), contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar et ses fils.
(A.Mathebula--TPT)