

Liban: le Conseil de sécurité de l'ONU négocie toujours sur l'avenir des Casques bleus
Le Conseil de sécurité de l'ONU poursuivait lundi ses discussions sur l'avenir de la force de maintien de la paix des Nations unies dans le sud du Liban (Finul), alors que sa prolongation d'un an voulue par la France et Beyrouth se heurte à l'hostilité des Etats-Unis et d'Israël.
Les 15 membres du Conseil avaient commencé la semaine dernière des discussions autour d'un projet de résolution préparée par les Français et qui vise à renouveler ce mandat des quelque 10.800 Casques bleus - fournis entre autres par l'Indonésie, l'Inde, l'Italie, le Ghana ou encore le Népal - qui font tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.
Mais le vote initialement prévu lundi, qui doit avoir lieu avant l'expiration du mandat actuel dimanche, a été reporté à une date indéterminée, les négociations se poursuivant, ont indiqué lundi plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.
Un projet de texte, consulté par l'AFP, propose de prolonger la présence de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait de la Finul, avec l'objectif que seul le gouvernement libanais assure la sécurité dans le sud" du pays.
Ce vote intervient au moment où Beyrouth s'est engagé à désarmer et à démanteler le groupe chiite pro-iranien Hezbollah d'ici la fin de l'année, sous pression de Washington et dans le cadre de l'application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre avec Israël en 2024.
- "Stabilité"-
Mardi dernier, le président libanais Joseph Aoun a plaidé pour le maintien des Casques bleus car, a-t-il fait valoir, "toute limitation du mandat de la Finul (...) aurait un impact négatif sur la situation, alors qu'Israël continue d'occuper certaines portions du territoire libanais".
De fait l'accord de cessez-le-feu prévoit également un retrait israélien de la zone, mais Israël, dont l'armée s'est plusieurs fois accrochée avec la Finul, maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin du nord.
Le pays, qui mène plusieurs guerres dans la région, menace même de ré-attaquer le Liban si le Hezbollah, dorénavant très affaibli, n'est pas complètement désarmé.
Le projet de résolution "appelle le gouvernement israélien à retirer ses dernières forces au nord de la Ligne bleue (démarcation des Nations unies établie en 2000, ndlr), y compris de cinq positions tenues en territoire libanais".
Alors que les Etats-Unis sont tout aussi hostiles à la Finul que leur allié israélien, un porte-parole du département d'Etat a refusé de commenter les délibérations du Conseil de sécurité où Washington dispose d'un droit de veto.
Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, a lui jugé "crucial" le soutien qu'a apporté la Finul à l'armée du Liban, avec l'aide au déploiement de 8.300 militaires libanais, une assistance logistique, de l'argent, du carburant et de la formation.
"Nous avons toujours eu le sentiment que la présence de la Finul apportait de la stabilité le long de la Ligne bleue", ligne de démarcation fixée par l'ONU entre le Liban et Israël, a-t-il déclaré.
(A.DuToit--TPT)