The Peninsula Times - USA: la Chambre des représentants vote pour clore la paralysie budgétaire

Johannesburg -
USA: la Chambre des représentants vote pour clore la paralysie budgétaire

USA: la Chambre des représentants vote pour clore la paralysie budgétaire

La Chambre américaine des représentants doit voter mercredi un texte, salué comme "une très grande victoire" par Donald Trump, pour mettre fin à la plus longue paralysie budgétaire de l'histoire des Etats-Unis.

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La puissante commission des règles de la Chambre, qui examine les projets de loi avant qu'ils ne soient soumis au vote des parlementaires, a indiqué sur son site internet avoir donné son feu vert mardi soir (8 voix contre 4) à l'examen du projet de loi adopté par le Sénat lundi.

Grâce à ce feu vert procédural indispensable, la Chambre dominée par les républicains pourra voter le texte mercredi en soirée. Il ne resterait alors que la signature présidentielle pour lever le "shutdown".

La commission n'a fait aucun cadeau à l'opposition, rejetant une série d'amendements proposés par les démocrates, dont un visant à prolonger les subventions d'assurance santé arrivant à expiration, une revendication majeure pour la plupart d'entre eux.

Mais les républicains ont averti que toute modification du texte le renverrait au Sénat, ce qui prolongerait la paralysie budgétaire.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat avait adopté lundi cette proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. "Notre long cauchemar national touche enfin à sa fin", avait lancé le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson.

"Nous rouvrons notre pays, il n'aurait jamais dû être fermé", s'est réjoui de son côté le président Donald Trump.

- "Capitulation" -

En raison des règles en vigueur au Sénat sur le budget, plusieurs voix démocrates étaient nécessaires pour adopter le texte, même si les républicains y sont majoritaires. Finalement, huit sénateurs de l'opposition ont accepté de voter pour, après d'ultimes négociations en coulisses.

Ces élus, connus pour la plupart comme de tendance centriste, ont obtenu l'annulation du licenciement de milliers de fonctionnaires fédéraux par l'administration Trump depuis le début de la paralysie.

Mais ils se sont attiré les foudres de nombreux membres de leur camp, qui dénoncent de maigres concessions et des promesses républicaines en l'air.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, s'est ainsi lamenté sur X d'une "capitulation" et d'une "trahison" envers l'Amérique qui travaille.

La polémique vise principalement Chuck Schumer, chef des démocrates au Sénat. S'il a voté non au texte, il est soupçonné par de nombreux élus et sympathisants démocrates d'avoir poussé en coulisses pour un accord avec les républicains.

Le chef de la minorité démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries, a pour sa part exhorté les républicains à tenir leur engagement d'organiser bientôt un vote au Congrès pour prolonger certaines subventions de l'"Obamacare", principal programme public d'assurance santé pour les Américains à bas revenus.

"Maintenant, il va falloir voir s'il y aura des actes ou si c'était seulement des mots", a déclaré Hakeem Jeffries sur CNN.

- Santé "inabordable" -

La question de ces subventions est au coeur du différend qui a mené au "shutdown". Sans leur prolongation, les coûts de l'assurance santé devraient plus que doubler en 2026 pour 24 millions d'Américains qui utilisent "Obamacare", selon KFF, un cercle de réflexion spécialisé sur les questions de santé.

"La santé des gens à travers ce pays est sur le point de devenir inabordable (...) Et cela en Amérique, le pays le plus riche au monde dans l'Histoire!", a dénoncé Hakeem Jeffries lors d'une conférence de presse mardi au Capitole.

Depuis le 1er octobre, plus d'un million de fonctionnaires ne sont pas payés. Le versement de certaines aides est fortement perturbé, tout comme le trafic aérien.

En raison de pénuries de contrôleurs aériens, certains choisissent de se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire. Des dizaines de milliers de vols ont été annulés ces derniers jours dans le pays.

Le ministre des Transports, Sean Duffy, a lancé un nouvel avertissement mardi: si la Chambre des représentants n'adopte pas rapidement le nouveau texte budgétaire, de nouvelles répercussions sont à attendre dans les aéroports.

(E.Ndlovu--TPT)