

Mondiaux de cyclisme: Pauline Ferrand-Prévot sur sa "lancée"
"Je continue sur ma lancée": un mois après son triomphe au Tour de France, Pauline Ferrand-Prévot vise un titre de championne du monde samedi à Kigali pour parachever une saison magistrale.
Quel contraste. Il y a un an, à Zurich, la Française avait abandonné la course en ligne, malade, l'estomac en vrac, pour son grand retour sur la route. Exténuée aussi après son sacre olympique l'été précédent en VTT, la quête de sa vie, qu'il lui a d'abord fallu digérer.
On aurait pu s'attendre à une décompression similaire cette année après sa victoire dans le Tour de France. Mais rien de tel, a-t-elle assuré jeudi à l'hôtel des Bleues à Kigali, à deux jours de la course en ligne.
"Je me sens très bien, contrairement aux JO où j'étais fatiguée après. Là je continue sur ma lancée, je prends du plaisir à faire les sollicitations et remercier quelque part aussi le public français de m'avoir donné des ailes", souligne la Rémoise de 33 ans qui fait partie des grandes favorites samedi pour remporter un deuxième titre mondial sur route, onze après celui décroché en 2014 à Ponferrada.
Comment pourrait-il en être autrement après une saison au-delà de toutes les attentes avec sa victoire dans le Tour, mais aussi sur les pavés de Paris-Roubaix ?
- "Tout pour Pauline"? -
Les Mondiaux de l'année dernière "ont été une bonne leçon", prolonge-t-elle. "Ça m'a permis de me poser les bonnes questions et de progresser pendant l'hiver. C'est toujours bien d'avoir des échecs pour apprendre. Aujourd'hui, je suis une cycliste différente".
A Kigali, où les Bleues ont "fière allure" selon leur sélectionneur Paul Brousse, "PFP" sera l'indiscutable leader samedi, même si l'encadrement préfère attendre le matin-même pour confirmer que ce sera "tout pour Pauline".
"Elle est en forme mais on doit pouvoir s'adapter car les conditions ici sont particulières avec l'altitude, l'humidité et la pollution. Depuis qu'on est arrivés, on se rend compte qu'il y a chaque jour des variations physiques chez les filles", explique Paul Brousse.
Pauline Ferrand-Prévot, arrivée au Rwanda tard dimanche soir, n'est pas inquiète. "J'ai fait quelques +intensités+, ça a été plutôt bien. J'ai aussi pas mal d'expérience en altitude. J'ai encore fait un stage de trois semaines en altitude pour préparer les Championnats du monde donc pour l'instant je me porte plutôt bien", estime-t-elle.
- Un circuit qui lui convient -
Elle ne veut pas se mettre trop de pression. "On vient ici pour remporter le titre. Après je pense que ma saison est déjà plus que réussie donc je le prends plus en bonus. Forcément c'est un objectif pour moi mais c'est aussi un objectif d'équipe", insiste-t-elle.
Elle juge sa forme moins étincelante que sur le Tour de France. "Mais c'est pour tout le monde la même chose, on est en fin de saison, tout le monde est fatigué et un peu usé mentalement".
En découvrant le circuit - "très punchy" -, elle a été surprise parce qu'elle s'attendait à des bosses plus longues. "Je me suis demandée où ils sont allés chercher ces 3.200 mètres de dénivelé. Finalement c'est vrai que ça monte et que ça descend constamment mais je m'attendais à un circuit peut-être plus difficile. Après, je pense qu'il me correspond assez bien".
A Kigali, elle découvre un autre monde. "Tout le monde râlait peut-être un peu en disant qu'il fallait faire les vaccins, faire ci, faire ça. Mais je trouve ça bien de s'adapter à un autre pays. Il y a une vraie culture vélo ici. Tout le monde utilise des vieux vélos pour transporter que ce soit des bananes, de l'eau, des avocats. C'est incroyable de voir la caisse qu'ils ont pour emmener ce qu'ils emmènent sur leur vélo".
(P.Ngobeni--TPT)